Castille explose vos pupilles!

Artiste:

Laurent Castille

Titre de l’oeuvre:

« Das Kapital »

Matos utilisé

Pour ce qui est du matos, c’est simple: un tube de rouge carmin, un de jaune et un de cyan, plus un de blanc et de noir. (les basiques, quoi ^^).

Comme pinceau: des spalters N°4, N°8 et un N°16 et un pinceau fin pointu.

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Phase 1: faire le dessin. jusqu’ici, pas de surprise.

Ici, pour être honnête, rien n’est juste: la perspective est totalement fausse, chaque « plan » possédant son propre point de fuite. Pour l’anecdote, qui vaut ce qu’elle vaut, je suis parti du concept de 3D isométrique qu’on trouvait pas mal dans des jeux vidéo fin des années 90 (je pense entre autre à « Cadaver » des bitmap brothers, sur Amiga.) De ce concept graphique découle entre autre le pixel art.

Donc, en résumant très fort, je suis parti de la charte graphique inhérente au pixel art, pour en faire « autre chose ».

Chaque plan possède donc son propre point de vue, ce qui permet de sur-exagérer la profondeur du champ (un peu comme une triple focale en photo, si on va par là)

C’est assez chiant à faire et faut aimer bosser avec une latte et une équerre (Ce qui n’est malheureusement pas mon cas)

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Ensuite, je passe tout de suite à la mise en couleur. Encore que, pour commencer, je pose les jus (glacis) mais seulement en terme de valeur. Et ce, pour la simple raison que c’est plus simple de d’abord résoudre les questions relatives au positionnement des sources lumineuses. (De bien jolies paroles qui font classes alors que dans le fond, ça peut se traduire par « il est où, le soleil? »)

L’autre truc, c’est de bien poser les noirs sur la partie à mettre en évidence, à savoir la spirale créée par les bandes d’autoroutes… La force de Coriolis quitte vos chiottes et s’invite sur la toile, en gros…

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Ensuite, on pose les jus de couleurs (non Miguel, non Cyril, on pose l’artillerie, point de bukkake, juste de l’acrylique)

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Là, ça devient comique: j’aime bien bosser avec deux ou trois sources de lumières, parce que ça dramatise à peu de frais, et que ça permet de faire ressortir les volumes, tant qu’à faire, ça donne un peu de vie et de matière.

Ensuite, je pose un grand glacis jaune, pour lier les différentes couleurs, les unifier (de force, si il le faut).

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En gros, là on en est à la moitié du taf: la lumière est posée, les couleurs de bases sont en places, le dessin reste lisible (d’où l’intérêt dans un premier temps de travailler par jus et par glacis)

Maintenant commence le travail proprement dit de finition, la partie la plus longue.

Ca va être la valse des petits traits de mouche, des détails de-ci, de-là, etc…

Pour l’instant, je n’ai travaillé qu’au pinceau (ça vous passionne, hein?) mais d’ici peu, faudra ressortir l’aérographe… Yurkyurkyurk!!!

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On commence à ce moment là à peaufiner l’ensemble. Là, j’abandonne le lavis pour bosser avec l’acrylique en pâte, histoire de jouer sur son pouvoir couvrant. En gros, ça donne de la matière et un poids. Ca « ancre » le tout dans un réel plus tangible.De même, j’ai ré-ombré la route à ses extrémités, pour lui donner du poids et renforcer l’assise du tableau. (de même pour la ligne de séparation des voies, qui renforce un brin l’aspect spiralé)Pour compenser l’arrière-plan à gauche qui se joue dans un camaieu de bleus et de verts, couleurs assez froides, je transite par un mauve-violet au centre pour finir sur des jaunes-orangés à droite, ça fait passer le temps, et les couleurs par la même occasion…Et puis, joie ultime, on peut enfin s’amuser à poser des lumières (ou des ombres) dans toutes les petites fenêtres…Et bien sur, dès que possible, un peu partout, je contraste les surfaces, pour le redonner du volume..

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On commence à entrer dans la dernière ligne droite, en posant tout les derniers détails, fignoler les arrière-plans en jouant seulement sur des masses de couleurs en contraste, en oubliant le trait. çe qui donne une impression de flou faisant office de perspective. j’ai aussi beaucoup contrasté les immeubles pour les faire ressortir les uns par rapport aux autres, ceci creusant aussi l’espace et renforce l’impression de profondeur. Et on rajoute des fenêtres, encore… Et encore… A partir de là, on rentre vraiment sur les terres obscures, vastes et inconnues de ce qu’on appelle les finitions et dernières retouches… Terra incognita si il en est… Mais bon, partons du principe infondé que les voyages forment la jeunesse…¨

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Et voilà, le stade final où, ô surprise, je n’ai même pas dégainé mon aérographe… En gros, je me suis attardé sur le ciel en retravaillant l’acrylique en masse, un peu de temps a été utilisé à renforcer le contraste des immeubles entre eux, rajouter deux ou trois loupiotes pour faire joliet finaliser les détails sur les bords du tableau. J’ai aussi un peu renforcé au centre du tableau l’éclairage de rue, l’ombre venant dès lors du haut, et non du bas, ce qui allège un chouia la composition et creuse encore un peu plus l’espace… Le titre est « Das Kapital », parce que Karl Marx n’a pas dit que des conneries, il en a aussi inspirées… On peut aussi voir des similitudes avec la Mega-City One de Judge Dredd, mais sans moto, sans juges et les bandits sont sans doute tapis dans l’obscurité des façades, c’est fort possible aussi…

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Larry Castillo

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