Larry Castillo nous dessine la pin-up de la semaine!

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Bonjour à vous,

Mon nom est Larry Castillo et je suis auteur de BD. J’approche dangereusement de la quarantaine, ce qui veut dire que soit je suis contagieux, soit presque vieux, c’est un peu selon votre point de vue sur la question.

Mais n’étant pas là pour parler de moi (encore que, on finit toujours par parler de soi), je vais m’effacer face au vrai sujet de la rubrique du jour, à savoir l’application du modèle dit « de la madeleine de Proust » au monde merveilleux et enchanteur de cet univers passionnant (et régressif) qu’est celui du Comic-Book (avec majuscule, s’il vous plait)

Il ne s’agira pas de vous noyer dans une longue et inutile digression sur l’univers en lui-même, ou de vaines arguties visant à savoir qui est le plus fort, Hulk ou Wolverine?
(De un, ce n’est pas le sujet, de deux, faut vraiment être mogolo pour s’imaginer que ce petit crétin de matou griffu ait vaguement une chance face à la Réponse Verte)

Non, il s’agit d’autre chose…

Quand j’étais jeune ado, vers les 12/13 ans, j’ai découvert la galaxie D.C., avec Superman, Green Lantern, Wonder Woman et sa tenue d’amazone crypto-lesbo-sado, Catwoman en chatte SM et surtout le seul, l’unique, le vrai: BATMAN!

J’adorais l’univers DC parce qu’assez shakespearien: des héros aux traumas indicibles, des costumes baroques fleurant la pulsion sexuelle, des mecs aux muscles toujours bandés, des femmes aux courbes hallucinantes et aux charmes vénéneux. (Qui n’a pas fantasmé sur CatWoman ou Poison Ivy?)

Mais c’était surtout la noirceur de l’univers qui me happait, cette dureté qui lentement s’avance en tragédie, baignant dans une ambiance claire-obscure nuancées par des couleurs parfois franchement irréelles, bref, j’étais fan de DC…

Et puis, c’est triste, mais on vieillit…
On se trouve un job, on paye ses premières factures et là, d’un coup, sans prévenir, Batman t’ennuie (et je reste poli)… C’est qui au fait ce gros con un brin réac qui se déguise en chauve-souris la nuit? Un milliardaire? Ha ben oui, c’est plus sympa de jouer au vigilante la nuit avec des gadgets de dingues quand on nage dans le blé… Superman? Un type qui voudrait être aimé pour ce qu’il n’est pas (Clark Kent) plutôt que ce pour qui il est (Kal-El alias Superman)…. Heu???

Tout ça devenait très éloigné de ma réalité quotidienne, mes héros d’enfance devenaient subitement des sales types, bourgeois et complètement en dehors de la réalité: point de New-York, juste du Gotham ou du Metropolis… Bref, du chiqué…

Et là, le hasard me met sur la voie de Marvel… Plus réaliste dans l’approche des héros, avec leur problème d’argent, à la vie sociale inexistante ou pire, frustrante, des types confrontés à des réalités sérieuses, des vraies questions tout en étant dotés de pouvoirs extraordinaires qui offrent d’autres types de réponses…

Les X-Men sont des mutants, certes, mais en filigrane, on peut y lire les questions liées à la « Question raciale », par exemple. Sauf que dans ce monde, Martin Luther King est appelé « Professeur Xavier » et Malcolm X se nomme « Magneto ».
L’arc narratif « Civil War », critique assez virulente de l’Amérique post « 11 septembre » est un autre exemple de ce soucis de coller au réel. Et cela m’a séduit…

Et puis ça m’a lassé…

Parce que l’actualité, on la vit tout les jours… Alors on réunit ses souvenirs d’enfance dans une pièce, et on cause avec eux, pour les comprendre, pour le retrouver, et pour les aimer, à nouveaux…

Depuis, j’en veux plus à Batman d’être parfois un ridicule avec ses oreilles et à Hulk de ne pas avoir latté ce salopard d’Iron Man une bonne fois pour toute, c’est pas grave, je vous aime quand même, avec vos qualité mais surtout avec vos défauts!!

Le comic-book est une religion, où l’on connait des phases de doute, de moments creux, mais aussi des moments de bonheur simple, parce que quand Batman démolit un gangster, quand Thor martèle un envahisseur d’outre-espace, quand DareDevil saute sur les toits d’Hell Kitchen pour veiller sur le sommeil des braves gens, c’est notre âme d’enfant qui est rassurée, et mine de rien, c’est super important!

Alors donc, la pin-up de la semaine est inspirée d’une héroïne de chez DC, Zatanna… Parce que, toujours pour faire écho à mon enfance, les magiciennes sexys m’ont toujours bien branchées, et que le haut-forme accompagné de bas résilles et de hauts talons, c’est fétichiste, certes, mais diablement sexy!

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Larry Castillo

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3 commentaires pour Larry Castillo nous dessine la pin-up de la semaine!

  • Mig  dit:

    Je sais pas pourquoi, mais ça donne envie d’être la tête de mort!

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