Ambrose Pierce est diablement drôle!

Amitié : bateau suffisamment grand pour transporter deux personnes en cas de beau temps, une seule en cas de tempête…
Le ton est lancé, Ambrose Bierce à peaufiné son « Dictionnaire du Diable » pendant vingt cinq ans, à coup de cynisme, humour noir et d’un terrible sens de l’observation du genre humain.

Bien sûr, ça ne date pas d’hier mais somme toute peu de choses ont changées et malgré les progrès du monde moderne et de la technologie, le téléphone reste plus encore aujourd’hui : « une invention du diable qui annule quelques uns des avantages à tenir une personne désagréable à distance ».
Il ne s’agit pas d’un livre à parcourir d’un bout à l’autre d’une traite mais plutôt d’un livre de chevet,du quel on pioche ça et là quelques perles, histoire de se détendre avant de s’endormir.
C’est, pour la plupart des définitions , hilarant, acerbe et bien souvent irrévérencieux mais c’est là que réside tout son attrait .C’est méchamment drôle et on en redemande.dictionnaire-du-diable_couv


Pourtant Ambrose Bierce n’avait rien d’un rigolo à première vu.
Né en 1841 au États Unis ,souvent comparé à Mark Twain pour la modernité de ses œuvres, il devient journaliste et écrivain pour une majeure partie de sa vie, pour finir par disparaître en ayant tout abandonné pour rejoindre les troupes de Pancho Vila au Mexique,.
Se battant pour la rébellion il serait probablement mort aux alentours de 1913 sans certitude aucune, son corps n’étant inhumé nulle part.
Les écrits de cet idéaliste pourtant armé d’un cynisme débordant ne se démodent pas et se parcourent sans lassitude, les effets oscillant entre le sourire aux coins des lèvres jusqu’à l’éclat de rire irrépressible.


Pour finir en beauté quelques mots encore :
Préjugé: opinion qui se promène sans moyen de transport visible.
Médire : faire le portrait d’un homme comme il est, quand il n’est pas là.
Égoïsme :personne de goûts médiocres plus intéressée par elle même que par moi.


Et aussi le merveilleux :
Abdication : acte à travers lequel un souverain atteste qu’il est sensible à l’élévation de la température de son trône.


Des perles incroyables d’un chapelet trempé dans un esprit unique, qu’on égraine à plaisir aussi souvent que nécessaire.

 

Lady Maggie Peel

Après avoir éclusé pendant plus de 30 ans toute la littérature à ma portée et avoir participé, à ma grande fierté, au Fanzine littéraire « Syllabus » mort prématurément il y a quinze ans, l’envie de faire partager mes découvertes me reprend.
Et c’est avec plaisir et sans prétention aucune que je vous invite à découvrir « Black Midnight », la page d’amateurs de polars en tout genre.

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